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La jeunesse de Marilyn

Ce matin-là, Maf ne comprenait pas l’agitation inhabituelle qui régnait dans la maison. Il ne comprenait pas qu’il y ait tant de monde circulant dans la résidence de sa maitresse et que personne ne prenne le temps de jouer avec lui, de lui lancer ses peluches. Des gens en uniformes, des journalistes, des amis, des voisins s’activent tout autour de lui et ne remarquent même pas sa présence. Le pauvre caniche blanc ignorait qu’en cette nuit du 4 au 5 août 1962 Marilyn venait de s’éteindre. Tippy, lui, quelques trente ans plus tôt, sait que la petite Norma Jeane va bientôt sortir de l’école et jouer avec lui. Le petit chien et la fillette blonde aux yeux clairs  rejoindront ensemble la maison des Bolinder et continueront à s’y amuser.

 

Ida et Albert Bolinder sont les piliers d’une famille unie, pieuse et modeste. Ils ont un fils adoptif, Lester, et viventpaisiblement à la

périphérie de Los Angeles. Depuis le 13juin 1926 en tant que famille d’accueil ils ont en charge Norma Jeane. Celle-ci voit le monde

12 jours plus tôt, le 1er juin à 9h30 au General Hospital de Los Angeles.  Sa mère biologique Gladys Pearl Baker, née Monroe, est déjà

maman de deux enfants, Berniece et Hermitt Jack, fruits de son union avec John Newton Backer.

 

Après leur rupture, le divorce sera prononcé en août 1928,  John emmena ses 2 enfants dans le Kentucky. Gladys ne les revu que

très rarement et autorisa la garde permanente à son ex-mari.

Nul ne saura jamais qui fût le père de Norma Jeane bien que le nom d’Edward Mortenson apparaisse sur l’acte de naissance. En effet,

à cette date ce dernier avait déjà disparu de la vie de Gladys. Elle l’avait épousé en octobre 1924 mais 11 mois plus tard une procédure

de divorce fût déclarée. Gladys, trop frivole, ne pouvait se résoudre à avoir une vie stable et sage auprès d’un seul homme et préférait

les sorties entre amies.

 

Charles Stanley Gifford, contremaître, travaillait comme Gladys à la société Consolidated Film Industries, peut aussi être associé à une éventuelle paternité mais aucun témoignage n’a apporté preuve ou piste légale. Gladys ayant eu beaucoup d’amants à cette période il est très difficile de connaître la vérité sur le nom du père du nouveau né. Elle ne demandera jamais rien à Gifford pour l’éducation de sa fille et lui ne tentera jamais de connaître l’évolution de la vie de la petite et se désintéressera même des tentatives de contact de la future Marilyn.

Quoi qu’il en soit, Norma Jeane voit le jour sans présence paternelle à ses côtés. Le prénom « Norma Â» viendra de la fascination de Gladys pour l’actrice Norma Talmage qui fût une star du cinéma muet pour qui l’apparition du « parlant Â» signera la fin de sa carrière. La deuxième partie du prénom (Jeane) n’a rien à voir avec Jean Harlow dont le vrai nom était Harlean Carpenter et qu’elle n’en changera qu’en 1928.

Gladys put payer les frais d’hospitalisation grâce à une quête organisée sur son lieu de travail, par son amie Grace Mc Kee. Celle-ci est

la contrôleuse des tâches effectuées par Gladys. Elles se connaissaient bien avant 1926 et profitaient à leur manière de leur célibat en

multipliant les fêtes et les virées nocturnes. Le bébé fût déclaré officiellement au California of Health’s Bureau of vital statistics.

Gladys doit rapidement reprendre son travail à Hollywood ou elle est monteuse de films. Tous les jours elle voit défiler sous ses yeux des

kilomètres de rushs sur pellicule ou acteurs et actrices du moment se métamorphosent et donnent à rêver aux spectateurs. Les grands

réalisateurs de l’époque sont, entre autres, Cecil B. DeMille et John Ford. Elle prend conscience qu’elle ne peut s’occuper de son enfant.

C’est alors, sous les conseils de sa mère Della, qu’elle place son bébé chez les Bolinder, de proches voisins, moyennant une pension de cinq

dollars par semaine. Ce placement met en évidence l’incapacité de Gladys à élever son enfant et d’en endosser toutes les responsabilités.

Le passage d’années de bonheur passées avec Grace a l’état de mère était certainement trop brutal pour la jeune maman.

Les Bolinder, qui fréquentent l’église Pentecôtiste Unie, inculquent une éducation très stricte à Lester et Norma Jeane. Albert est postier et

Ida femme au foyer. Elle garde un ou plusieurs enfants et s’occupe aussi de sa paroisse pastorale. La tendresse, l’humour, les « sottises Â»

d’enfants sont proscrits.

Della la grand-mère de Norma Jeane se fait de plus en plus présente et menaçante et voudra à maintes reprises s’occuper de l’enfant.

Gladys et les Bolinder s’y opposeront farouchement.

Les premières années de Norma Jeane défilent donc, entre éducation sévère et encadrée de sa famille d’accueil et les visites hebdomadaires, mais au fil du temps irrégulières, de sa maman.

En 1929, elle est inscrite à la Hawthorn Community Sunday School. Manquant de repères, de père inconnu et d’une mère présente de manière sporadique, Norma Jeane n’en reste pas moins une enfant facile à vivre, enjouée et disciplinée. Elle vit entourée des principes religieux imposés par Albert et Ida. C’est à cette époque que les Bolinder acceptent que Tippy, un petit chiot bâtard noir et blanc, reste chez eux à la condition que sa petite maîtresse s’en occupe correctement. Malheureusement, quelques années plus tard, un voisin perturbé par les incursions à répétitions du chien chez lui le tuera d’un coup de fusil. Lester et Norma Jeane furent très attristés par la disparition de leur « ami Â».

Norma Jeane découvrira le monde scolaire en 1932 à l’école de Hawthorne toute proche du domicile des Bolinder.

1933 marque une date importante dans la vie de Norma Jeane. En effet sa maman trouve les moyens financiers d’acheter à crédit une petite maison près de

Hollywood Bowl. Elle décide de s’y installer avec sa fille qui laisse donc derrière elle 6 années chez les Bolinder et entame pour la première fois de son

existence une vie commune avec sa mère. Gladys n’est pas plus prête qu’il y a sept ans à s’occuper de son enfant mais sa conscience lui impose de se

consacrer à sa vie de mère.

Pour s’assurer une petite rente Gladys loue à un couple d’Anglais et à grande fille, travaillant, lui comme acteur et elle comme figurante, à Hollywood, une

grande partie de la maison. Celle-ci, meublée, possède un piano que la petite fille sait déjà maîtriser grâce aux leçons qu’elle prenait chez les Bolinder,

payées par Gladys.

Norma Jeane apprend à découvrir sa mère, à mieux cerner ce qu’est un sentiment maternel. Mais elle reste une enfant solitaire. Elle rentre à l’école

élémentaire de Selma Avenue, inscrite sous le prénom de Norma Jean. L’absence du e en fin de Jean se reproduira souvent portant la confusion sur la

réelle épellation de ce prénom.

 

Grace Mc Kee côtoie régulièrement la maison nouvellement achetée. Elle est très liée à Gladys et se prend d’affection pour Norma Jeane qui découvre

d’autres horizons que ceux inculqués dans sa famille d’accueil. Elle se rend au cinéma, va au restaurant et passe de nombreuses soirées à s’extasier

devant le comportement  très expressif du couple d’Anglais. Boissons, (malgré les lois sur la prohibition), cigarettes, musique qui incarnaient le Â« mal Â» chez les Bolinder semblent être des notions jouissives lors de leur pétillantes soirées. Gladys et Grace qui travaillent pour la même société s’organisent pour occuper la jeune fille du mieux possible et c’est en la laissant au cinéma qu’elles trouvèrent le meilleur compromis. Cinémas qu’elles fréquentent aussi toutes les trois les week-ends prolongeant leur temps libre dans les quartiers d’Hollywood. Ce quartier devient le point de départ de l’âge d’or du cinéma américain ou sont concentré 95% des productions de film effectuées par les huit grandes sociétés de production.

C’est au cours des années 1934-1935 que Grace se rend compte que l’état dépressif de Gladys s’amplifie. L’aggravation de son état de santé lui impose des

séjours plus ou moins longs dans des

établissements spécialisés. Durant ses absences c’est le couple d’Anglais, les Atkinson, et Grace qui prennent en charge Norma Jeane. Celle-ci ne voit plusque très

rarement sa mère et c’est avec énormément de tension que se déroulent les retrouvailles. Grace finie par être internée dans un premier temps au General Hospital

de Los Angeles puis à Norwalk State Hospital. Gladys n’est pas « folle Â» mais plutôt soumise à des dépressions à répétitions, mal diagnostiquées pour l’époque et

donc mal soignées. Cette étiquette de folle la suivra toute sa vie et sera l’un des points anxiogène et angoissant pour

Marilyn, qui craignait une hérédité familiale de cette maladie.

Les Atkinson retournèrent en Angleterre et Norma Jeane alla s’installer chez les Giffen, des voisins qui gardaient déjà de nombreux enfants. Ceux-ci demandèrent à

adopter la jeune fille avant leur départ pour le Mississipi. Mais Gladys du fond de son internement et dans un moment de lucidité refusa cette demande. De son côté

Grace faisait les démarches pour devenir la tutrice légale de Norma Jeane. Durant la même période elle se mariaà Doc Goddard qui vit d’un mauvais œil la

proposition de sa femme de garder la jeune fille avec eux. Le couple vit petitement dans un minuscule bungalow et la charge de Norma Jeane n’est pas du goût de Doc.

Grace n’est plus en osmose avec ses ambitions pour la jeune fille. Son mariage l’empêche de se consacrer uniquement à Norma Jeane et au destin qu’elle pense lui

avoir trouvé. Après lui avoir fait miroiter un futur digne de Jean Harlow, de s’être débattue avec les tracasseries administratives pour devenir sa tutrice, elle

envisage d’abandonner sa protégée une nouvellefois à son sort.

En ce mois de septembre 1935 la vie de Norma Jeane bascule une nouvelle fois et c’est le cœur serré et en en voulant à Grace qu’elle fait son entrée au Foyer d’orphelins de Los Angeles. Elle n’est pas une orpheline et le crie haut et fort. Les sources divergent quand à ses années passées à l’orphelinat. Beaucoup de discordances dans les souvenirs de chacun et notamment de Norma Jeane mais on ne peut remettre en doute les sentiments d’abandon, de solitude et de perte de repaire qu’a enduré la jeune fille durant ces mois d’orphelinat.

C’est Grace qui finance les 15 dollars par mois de pension et c’est elle aussi qui la sort de l’établissement le week-end, lui proposant despromenades destinées à la distraire. Elles déambulent dans les magasins de vêtements, de parfums, chez les coiffeurs et surtout dans les salons de maquillage que Norma Jeane apprécie plus que tout. Du temps est aussi réservé au cinéma. La jeune fille en raffole. Sa mère qui travaillait dans l’industrie du 3ème art a baigné sa fille d’histoires cinématographiques. Le couple d’acteurs Anglais a narré lui aussi, lors de soirées dans la villa de Gladys, les nombreuses facéties que peut véhiculer le monde du grand écran. Jean Harlow, la Bombe Platine qui a déjà tourné plus de trente films et est au sommet de sa gloire, est une vraie fascination pour Norma Jeane tandis que Clark Gable, qui triomphe cette année là dans « Les révoltés du Bounty Â», devient bien plus qu’un acteur à ses yeux. Elle imagine le père qu’elle n’a jamais connu sous les traits de l’acteur légendaire. Accompagnée de Grace elle ne rate jamais la sortie d’un film ou ses héros sont en tête d’affiche.

Elle commence à se « pomponner Â», s’identifie aux actrices qui font la une des affiches des cinémas qu’elle fréquente. Elle ne cesse de rejouer les scènes qu’elle a vues le jour même endossant d’innombrables rôles féminins. De sa chambrée de l’orphelinat elle peut voir scintiller au loin les lettres géantes accrochées au toit du studio de cinéma de la RKO (Radio-Keith-Orpheum  Pictures). Marilyn tournera dans ces Studios : « Love Happy Â» en 1949 et « Clash by night Â» en 1951. La RKO produira et distribuera de nombreux films à grand succès comme : Le dessin animé de Disney « Blanche neige et les sept nains Â», « King Kong Â»,  « Citizen Kane Â», « Quasimodo Â»â€¦

Au début 1937 Norma Jeane traverse une période encore plus difficile. Grace n’est pas venue la voir depuis de nombreuses semaines et la jeune fille se renferme sur

elle-même. Elle en voulait énormément à Grace de l’avoir placé dans cette établissement pour orphelins et le fait de ne plus venir la voir régulièrement hâtive sa

rancœur. Elle devient anxieuse et est sujette à de nombreuses petites maladies. Son petit bégayement se développe un peu plus. Bien qu’elle ne soit que très rarement

seul c’est un sentiment de solitude qui rythme sa vie de tous les jours, et cela même si elle est assez occupée entre l’école et l’orphelinat.

 

En juin, Grace devient officiellement sa tutrice légale et lui fait quitter l’orphelinat. Elle l’héberge quelque temps chez elle et son mari mais doit à nouveau placer Norma

Jeane dans une famille d’accueil. Marilyn mentionnera à plusieurs reprises que ce choix avait été motivé par le comportement ambigu de Doc, le mari de Grace, envers

elle.  Ida Martin accueille Norma Jeane et devient une nouvelle mère de remplacement. Elle habite tout près de Los Angeles à Lankershim. Elle faisait un peu partie de la

famille puisque son fils Olive avait épousé le frère de Gladys. Norma Jeane fait donc connaissance de ses cousins éloignés et à peu près du même âge qu’elle. Grace

continue à lui rendre visite et lui donne des nouvelles de sa mère toujours internée. Pour ses 12 ans (juin 1938) elle la gâte en lui achetant une belle robe, en l’amenant

chez le coiffeur et en la maquillant. Totalement transformée elle lui offre aussi une séance chez un photographe, l’une des premières séances chez un professionnel.

 

En août Grace décide de faire revenir l’adolescente à Los Angeles. D’une part pour pouvoir l’inscrire dans un lycée qu’elle-même avait fréquenté mais aussi pour pouvoir gérer au mieux son avenir. Norma Jeane est placée chez la tante de Grace, Ana Lower. Elle est la sÅ“ur du père de Grace et elle leur prête gratuitement une de ses maisons. Très vite elle s’y sent bien et ressent beaucoup de sentiment venant de celle qu’elle surnommera « Tante Ana Â». Elle vit des moments paisibles, rassurée par l’affection qui lui est donnée.

Ana est de bon conseil, l’aide à se construire et tente de lui faire prendre confiance en elle, chose qui n’est pas facile à cette époque pour sa nouvelle

pensionnaire. Norma Jeane découvre petit à petit ce que les années d’orphelinat lui ont empêché de vivre. Mais avant tout elle commence à mesurer

les aspects changeant de son corps et les interactions que cela entraîne auprès des garçons.

 

En 1939, à treize ans, elle est inscrite à l’Emerson Junior High School de Westwood Village. L’apparence de Norma Jeane continue à se transformer et

elle commence à attirer les regards. Elle voit la vie avec d’autres yeux, ne bégaye pratiquement plus et se prend au jeu de la séduction. Fini les

ricanements qu’elle pouvait recevoir quelques mois plus tôt de ses camarades de classe. Elle se détache progressivement des cours qui lui sont

enseignés, restant quand même une élève de niveau moyen. Elle se concentre en grande partie à son apparence et aux réactions que cela

entraîne autour d’elle. Elle est de plus en plus regardée et enviée mais recherche également le respect. Elle sait, avec un minimum d’artifice, attirer

l’attention et se rend compte des pulsions qu’elle ressent mais aussi qu’elle suscite. Elle devient vite à l’intérieur de l’Emerson Hight School la fille que l’on regarde et derrière qui on se retourne. Et Norma Jeane aime ça. Elle jouera des petites pièces de théâtre au sein de son école, peaufinant son apparence et en mesurant les effets sur le public.

 

Cette année là elle rend visite avec Grace à sa mère soignée à San Fransisco. Gladys restera calme et très distante envers ses visiteuses, n’engageant aucune conversation.

 

Au cours de l’année 1940 Norma Jeane connaît le goût des premières vraies amitiés, notion que les familles d’accueilles et orphelinat n’ont su créer.  D’abord avec Chuck Moran, un étudiant de son lycée, un peu plus âgé, qu’elle fréquente au Hi Ho, un Drive-in de Westwood. Chuck est un garçon un peu forte tête n’hésitant pas à conduire des voitures ne lui appartenant pas. Et c’est dans l’une de celles-ci qu’il promène Norma Jeane. L’année suivante ils se perdront de vue, le garçon devant changer de lycée. Elle se lie aussi d’amitié avec Eleanor, la fille du premier mariage de Doc Goddard, le mari de Grace. Elles apprennent à mieux se connaître à l’occasion du retour momentané de Norma Jeane chez sa tutrice, Ana devant soigner des problèmes cardio-vasculaires. Les deux jeunes adolescentes sont inséparables et jouissent pleinement de toutes les activités liées à leur âge. Eleanor eut elle aussi un parcours très mouvementé et cela dès sa petite enfance. Marilyn s’appropriera, lors de certains interviews, les déboires de son amie en les transposant à sa propre enfance, mélangeant ainsi leurs deux expériences. Elle utilisera à de nombreuses reprises la stratégie de « noircir Â» son enfance auprès des journalistes, guidée par les studios qui voulaient que ses fans soient apitoyés sur son parcours de jeunesse.

 

Norma Jeane change de lycée et se rend au Van Nuys Hight School ce qui la rapproche du domicile de la famille Grace et Doc Goddard. Ses résultats scolaires varient suivant les matières enseignées et de nombreux blocages, timidité, bégayement, surgissent et l’empêchent de s’exprimer naturellement. Mais toute l’attention de la belle adolescente se porte, en cette fin d’année, sur James Dougherty, âgé de 20 ans qui habite tout près de la maison des Goddard. Il ramène souvent Norma Jeane et Eleanor chez elles dans un coupé Ford bleu. Sa carrure de sportif ne laisse pas insensible les filles qu’il rencontre. Il travaille de nuit à la Lockeed Aviation et a comme collègue de travail un certain Robert Mitchum.

Le bal de Noël de la société de Doc Goddard donna l’occasion à James (Jim) de sortir officiellement avec Norma Jeane. Jim n’est pas indifférent à l’intérêt qu’elle lui porte. Grace favorisera d’autres rencontres et malgré les 5 années qui les séparent le jeune homme accepte avec joie. Il la trouve en avance sur beaucoup d’autres filles et elle lui montre une admiration débordante.

Début 1942 les Goddard décident de déménager en West Virginia suite à la mutation de Doc. Ils emmènent avec eux Eleanor mais il leur est impossible de prendre Norma Jeane. Celle-ci supporte très mal cette annonce et en veut énormément à Grace qui à ses yeux l’abandonne une nouvelle fois. Elle doit retourner vivre chez Ana Lower qui retrouve une santé compatible avec le retour de l’adolescente.  Elle rentre à l’université de Hight School et Jim continue à lui faire sa court en l’invitant à sortir. Cela semble à cette époque la seule sensation valorisante et elle s’y accroche. Ils sillonnent dans sa belle voiture les quartiers et collines de Los Angeles. Ils apprennent à mieux se connaître et cela malgré une importante différence d’âge et donc normalement d’intérêt.

 

Les Goddard devant déménager, Ana Lower ne pouvant garder Norma Jeane très longtemps il faut trouver une solution pour l’avenir immédiat de celle-ci qui ne peut et surtout ne veut pas retourner dans une institution. Grace et Ana rendent visite à Ethel Dougerty la maman de Jim et propose l’éventualité d’une union entre Norma Jeane et son fils. Plusieurs versions sont données des vraies motivations de chacun des protagonistes. On parlera d’un mariage arrangé pour éviter l’orphelinat à la jeune fille. Marilyn dévoilera des pressions importantes de Grace pour la marier au plus vite et Jim parlera de mariage de convenance. Grace quant à elle dira que c’est Norma Jeane qui la poussa à mettre en place, auprès des Dougerthy, l’idée et la réalisation du mariage. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque Norma Jeane n’a pas encore 16 ans. Que le mariage n’est pas encore une notion très rationnelle pour elle et qu’elle est avant tout très heureuse d’avoir toute l’attention de ce beau jeune homme de 21 ans. Personne n’a dû forcer personne et James Dougerthy a certainement eut son mot à dire et s’il a accepté ce n’est ni de force ni pour faire plaisir à son entourage. Il devait avoir un minimum d’affection et d’amour pour s’engager avec l’adolescente.

 

 

Les fiançailles ont lieu au mois de mai 1942 et Norma Jeane informe son université qu’elle ne se rendra plus régulièrement en cours. Le 1er juin elle fête ses 16 ans. Elle et Jim cherchent un logis pour s’installer. Ils trouvent un bungalow au 4324 Vista Del Monte . Le petit logement accueilla tant bien que mal les maigres affaires personnelles des nouveaux locataires qui signent un bail de 6 mois.

 

Le mariage se déroule en soirée, le 19 juin 1942 et a lieu à Westwood chez le couple Chester, des amis des Goddard et des Dougerthy. Gladys n’assiste pas au mariage. Grace, Eleanor et Doc Goddard non plus, déjà forcés de quitter Los Angeles. Ana Lower elle est présente et c’est elle qui s’est occupée de la robe de marié en offrant à Norma Jeane une belle et longue robe blanche. Jim lui a loué un costume à veste blanche. Ida et Wayne Bolender sont eux aussi les invités de la cérémonie et il est à noter que c’est la dernière fois que Norma Jeane verra ce couple qui fût l’une de ses familles d’accueil. La demoiselle d’honneur est Lorraine Allen, une amie de l’Université. Le garçon d’honneur est Marion Dougerthy le frère ainé de Jim. La noce se finira au Florentine Gardens, un restaurant Italien d’Hollywood ou un orchestre proposera aux mariés de monter sur scène et de danser.

 

Les jeunes mariés ne feront pas de voyage de noce se contentant d’un week-end en amoureux au bord du Sherwood Lake. Le mariage donna sa liberté légitime à la nouvelle Mme Dougerthy qui mit enfin derrière elle la peur de retourner en institution mais aussi les pénibles années de familles d’accueil et d’orphelinat, physiquement parlant pourrait-on dire, car la future Marilyn Monroe gardera enfouie en elle tout au long de sa vie les cicatrices de sa petite enfance et les débuts de son adolescence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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